LETTRE D'ECOSSE N°1: "THE BIG GREY MAN OF BEN MAC DHUI"

Et ci-dessous, donc, ce fameux texte qui inaugure ma rubrique de "Lettres d'Ecosse". Comme indiqué dans mon article du 24 mars, à ne pas lire le soir... et interdit aux moins de 12 ans!
Mais surtout, comme également indiqué, voici le lien qui permet (en principe! Sinon, contactez moi, je l'enverrai par mail), qui permet, donc, aux possesseurs de Word de le charger sur ce programme, pour une lecture plus reposante:

http://ddata.over-blog.com/3/37/49/91/LE--BIG-GREY-MAN-OF-BEN-MAC-DHUI--Enregistre-automatiqueme.doc

N.B.: vous pouvez aussi copier-coller ce lien dans la zone d'adresse en haut de votre écran.

LE TERRIFIANT, FANTOMATIQUE ET MALEFIQUE COUSIN ECOSSAIS DU YETI

L’histoire qui va être évoquée ci-après n’a rien de commun avec celle du Monstre du Loch Ness, ou si peu. Seul point de similitude, elle parle aussi de l’existence, éventuelle, d’une « créature hors normes ». Mais autant Nessie et sa légende ont un côté presque sympathique, ce monstre là n’a rien , mais alors rien, de sympathique du tout.. Les témoins de ses manifestations ont  tous mentionné l’impression de terreur absolue et irrationnelle que ces manifestations leur ont inspirées, et qui les a conduits souvent à une panique incontrôlable. Comme on le verra ces témoins font pourtant pratiquement tous partie d’une catégorie de personnes à priori difficilement émotifs : des alpinistes  amateurs entraînés, voire professionnels., donc habitués à fréquenter un des milieux les plus désolés, hostiles et dangereux qui soit: la montagne (étant donné ce contexte, peut-être serait-il prudent de, à l’instar de ce qui se fait à la télévision, « déconseiller ce chapitre au moins de 12 ans »…).

Donc ce monstre habite et hante une montagne. appelée le « Ben Mac Dhui »., le 2^ème plus haut sommet d’Ecosse et donc de Grande Bretagne (1309m), au cœur des Grampians Mountains. Et son « résident » porte le nom, déjà inquiétant par sa sonorité heurtée, de « Big Grey Man of Ben Mac Dhui ».

Le domaine où règne Big Grey  Man est on ne peut plus particulier: ce n’est pas un paysage avec  des grands pics de style alpin à l’aspect grandiose et impressionnant, qui impose certes le respect mais n’est finalement pas si inquiétant car relativement familier et « sans surprise ». Les Grampians Mountains sont comme des collines géantes transformées en montagnes, tout en granit dit « granit dur » très dénudées et désolées, parsemées ici et là de crêtes, d’à-pics, de faux plateaux se terminant en creux, ou en éboulements, ou en on ne sait trop quoi parce que l‘on n‘est pas sûr du tout de ce que peut cacher tel ou tel repli ou ombre du relief.. L’impression de « bonhomie » que l’on pourrait tout d’abord avoir de ces énormes « collines » laisse rapidement la place au sentiment qu’elles ne sont peut être pas si bonhommes que ça…..Et ici, pas de route « spéciale-autocars-chasseurs-de-monstre » comme au  Loch Ness pour aller voir ce qu’il en est: la route carrossable la plus proche est à 20 bons kilomètres.

En 1890, un certain Professeur Norman Collie fit une excursion sur le Ben Mac Dhui. C’était, outre un chimiste renommé, un passionné de montagne, qui avait notamment participé à plusieurs explorations dans l’Himalaya. Il quittait le sommet du mont dans un léger brouillard, lorsqu’il entendit un bruit de pas très lourd, qui n’était pas calqué, comme l’aurait fait un écho, sur celui de ses propres pas, mais se faisait entendre sur un rythme 3 ou 4 fois plus lent. Le bruit était tout proche, et il sentit bientôt en même temps une « présence » à ses côtés. Il tentait de se persuader que ce phénomène était le fruit de son imagination lorsque, se retournant instinctivement, il aperçût, ou crût apercevoir, les contours d’une énorme masse grise émergeant du brouillard. Pris d’une terrible panique, il se mit à courir vers la vallée et ne retrouva ses esprits qu’après  7 ou 8 kilomètres. Il tut son expérience  pendant des années mais en fit finalement part, en public, lors d’une conférence qui fit sensation.

A la fin de l’été 1939, deux jeunes couples amateurs de randonnées dans les Cairngorms, Mrs et Mr Allan, la sœur de ce dernier et son époux, se trouvaient, après leur ascension du Ben Dhui, en contrebas du sommet, sous un gros rocher servant d’abri naturel. Ils s’installèrent pour la nuit, qui tomba bientôt. La pleine lune éclairait les environs, presque comme en plein jour. Tout à coup, ils aperçurent de l’autre côté d’un petit loch, le loch A’an, une silhouette gigantesque, aux longs bras et aux larges épaules. Pétrifiés, ils virent bientôt la silhouette s’éloigner lentement du loch. Un plus tard dans la nuit, Mrs Allan et son beau-frère, encore éveillés et assis sous le rocher, entendirent un énorme bruit de pas, qui semblait provenir d‘à peine quelques mètres, bien qu’ils ne voient absolument rien dans leur environnement. Ils purent pour ainsi dire « suivre des yeux » le bruit de pas, qui tourna autour de l’abri  avant de s‘estomper, toujours sans que sa source en soit visible. Tous les quatre passèrent le reste de la nuit dans un mélange de torpeur et de terreur.

En 1940, un alpiniste expérimenté, qui lui aussi ne parla pas de son expérience aussitôt mais la rapporta des années  plus tard tout en gardant l’anonymat, campait près du sommet. Au moment de se coucher il fût sans aucune raison apparente rempli d’un sentiment de « surnaturel morbide ». Il réussit malgré tout à s’endormir, mais se réveilla au bout d’un moment en sursaut à cause d’un clignotement de la lumière filtrant par un interstice de sa tente. Il réalisa brusquement que cette lumière, qui était celle de la pleine lune, était voilée par moment par une gigantesque masse gris-brun zigzaguant sur les rochers. Il estima la hauteur de cet « être » à au moins 6 mètres, et nota qu’il était doté de larges épaules et de très longs bras. Il finit sa nuit tant bien que mal en proie à une sourde terreur avant de redescendre au petit matin. Bien qu’il n’ait pas voulu révéler son identité il apparut plus tard qu’il s’agissait d’une personnalité de la haute société d’Edimbourg, passionnée de montagne

En 1945, un certain Peter Densham, également alpiniste chevronné, grignotait tranquillement un morceau de chocolat non loin du sommet du Ben par une belle fin d’après-midi de printemps, lorsqu’il sentit comme une brusque pression froide dans le cou. L’attribuant à la brume qui commençait à se lever, il remonta le col de son blouson mais la sensation se fit encore plus forte. Simultanément il eut la certitude que « quelque chose » était tout proche, quelque chose d’hostile. Puis il entendit des bruits sourds dans les rochers voisins. Lui aussi pris de terreur et de panique, il se mit à courir et ne cessa qu’après avoir dévalé totalement la pente du Ben.

Au début des années 60,, une jeune femme passionnée d’alpinisme, Miss Wendy Wood, effectua l’ascension du Ben par une froide et grise journée de Janvier. Elle atteignait la passe de Lairig Ghru, dernière étape avant d’attaquer le sommet, lorsqu’elle entendit brusquement, tout près d’elle, comme une énorme voix à la résonance étrange. Il lui sembla reconnaître des mots à consonance gaélique. Impressionnée, elle chercha à voir s’il y avait quelque un à proximité, ou un quelconque animal, à sa grande surprise constata qu’elle était bien seule, alors que la voix retentissait à présent directement dans ses oreilles, assourdissante. La peur la submergea et elle commença à redescendre vers la vallée. La voix cessa mais, par contre, des bruits de pas très sourds et très lourds, qui n’étaient pas l’écho des siens, la suivirent un long moment.

Il ne s’agit là qu’un petit échantillon de nombreux comptes-rendus d’expériences variées mais toutes  terrifiantes éprouvées sur les pentes du Ben Mac Dhui. Je les ai recueillies dans un livre écrit (et acheté) dans les années 70. Mais en ce qui concerne la période plus récente, quelques recherches sur Internet m’ont permis de constater que « l’Histoire » du Big Grey Man continue : j’ai notamment trouvé, entre autres, l’évocation de deux témoignages datant de 2005 et 2009 (dont l’un de l’ex-Chef de la Police locale...), similaires en tous points à ceux plus anciens.

La légende du Big Grey Man ( ou « Am Fear Liath Mor » en gaélique. Bizarrement, fear signifie « crainte » en anglais… ) est parait-il ancrée dans la mémoire des (rares) habitants de la région depuis des siècles. Le plus ancien rapport officiellement enregistré d’une « présence » sur le Ben date de 1774, mais le « B.G.M » faisait semble-t-il déjà partie du folklore local depuis longtemps.

Je me souviens avoir été frappé par la vue de ces Grampians lors d’un voyage en avion avant d’atterrir à Aberdeen. Même ainsi vues de haut, ces « montagnes-collines » brunes et dénudées aux lignes imprévisibles forment un ensemble étrange qui tranche avec les paysages verts que l’on aperçoit tout autour, comme un bout d‘une autre planète qui se serait posée sur Terre. On arrive  alors facilement à imaginer qu’à l‘intérieur du massif on doit aisément, comme on l’a dit plus haut, ressentir un certain sentiment de malaise. Il n’y a qu’un pas dès lors pour penser que la seule « atmosphère » du Ben Mac Dhui, la montagne symbole des Grampians, peut déclencher chez un alpiniste solitaire, même chevronné et endurci, un certain débordement d’imagination. En ajoutant à cela les facéties du vent, du soleil, du brouillard, on pourrait trouver une explication à chacune des manifestations du Big Grey Man.

Oui, mais voilà, beaucoup des témoins étaient des habitués de la montagne, et donc du sentiment d’oppression qu’elle peut manifester. Et tous les récits ne peuvent s’expliquer par des phénomènes naturels. De plus il y a au moins un élément commun à tous les témoignages qui reste très troublant. C’est le sentiment de terreur insurmontable, morbide, malsaine, et surnaturelle au sens littéral du terme, qui envahit brusquement la plupart des témoins. Même, parfois, sans, ou avant même, toute apparition visuelle ou auditive du « B.G.M. ».

Et, plus inquiétant encore, ce sentiment de terreur et de panique été pour certains la seule expérience vécue par eux. C’est-à-dire que certaines des personnes qui ont grimpé sur le Ben n’ont vu ni énorme bonhomme velu, ni gigantesques traces de pas dans la neige, et n’ont pas non plus entendu de bruits sourds ou de chants extraordinaires. Non, et alors qu’ils ont affirmé par la suite qu’aucune raison n’en avait été à l’origine, ils ont soudainement ressenti cet état d’immense peur indicible, de  détresse et d’horreur.

Comme s’il suffisait parfois à l’ « être », quel qu’il soit, rôdant là-haut, d’inspirer une indicible crainte dans le subconscient des intrus, sans même avoir à se montrer ou à se faire entendre, pour les chasser de son domaine…

A partir des années 20 et 30, des scientifiques se sont penchés avec beaucoup d’intérêt sur l’étrange cas du Ben Mac Dhui, et leurs rapports sont à considérer avec d’autant plus de sérieux que, on l’a vu, pas mal des témoins étaient eux même issus du monde scientifique, ou en étaient relativement proches, ou au moins étaient loin d’être d’  « aimables plaisantins ». C’est encore une fois toute la différence entre l’aimable « farce médiatique » savamment orchestrée de Nessie, et la troublante histoire du Big Grey Man. Toutes sortes d’hypothèses furent émises, allant de la présence effective d’un « yéti », pas vraiment sociable jusqu’à celle d’une sorte de porte ouverte sur le... sur le « quoi ? », entre notre monde et d’autres univers, en passant par  un environnement propice à des dérangements psychiques ponctuels..

Et l’Ecosse dans tout çà? On est certes assez loin de son folklore traditionnel, mais le Big Grey Man contribue à sa manière « originale » à sa réputation de pays pas comme les autres….